
Carmen
Auteur : Georges Bizet
Mise en scène : Matteo Carminati
- mercredi 13 novembre 2024·18:00
- jeudi 14 novembre 2024·18:00
- vendredi 15 novembre 2024·18:00
- samedi 16 novembre 2024·18:00
- dimanche 17 novembre 2024·14:00
À propos du spectacle
Alors que la plupart des héroïnes d’opéra cherchent à conquérir un amour difficile, voire impossible, Carmen se révolte contre ce schéma. Elle en inverse les codes et s’impose comme l’emblème absolu de la liberté.
Libre de s’échapper lorsqu’on la mène en prison, libre d’aimer le soldat Don José, libre de se laisser ensuite séduire par Escamillo, libre enfin de mourir plutôt que d’accepter un amour désormais éteint. Cette liberté est le moteur même du spectacle.
S’il est vrai que « la danse est la liberté sans fin » (Merce Cunningham), c’est une danseuse — alter ego de Carmen — qui incarne cette liberté et met en lumière les moments clés de l’histoire. La danse n’est pas ici un simple ornement (chanson bohème, improvisation sur la Habanera), mais un langage à part entière, chargé d’intensifier chaque instant décisif.
Évoquons deux moments pour en saisir toute la portée. Dans le célèbre duo final, au paroxysme de la tension dramatique, ce n’est pas seulement Carmen qui provoque Don José en lui lançant la bague, mais aussi la danseuse qui jette à ses pieds la fleur qu’il avait jalousement conservée en prison. Aveuglé par la jalousie, Don José ne tue pas Carmen seule, mais la danseuse-liberté, persuadé qu’en détruisant cet élan il pourra enfin posséder pleinement l’amour. Les coups portés atteignent aussitôt Carmen, qui meurt avec sa liberté.
Dès l’Ouverture, en collaboration avec la danseuse et chorégraphe Manon Ramage, le choix a été fait d’utiliser un tissu élastique rouge reliant Carmen à Don José, mais aussi à Escamillo et à Micaëla, sur les notes de la fantaisie Chanson bohème proposée par le pianiste Vladimir Horowitz. Carmen danse à l’intérieur de ce tissu, s’approche tour à tour des personnages, les inclut dans son histoire, puis s’en libère pour s’échapper avec sa liberté retrouvée.
Le tissu demeure sur scène jusqu’au duo Don José–Micaëla, lorsque réapparaît le leitmotiv de Carmen. Le geste suggère alors que le charme de Carmen a opéré : l’amour entre les deux jeunes du village natal est désormais impossible, irrémédiablement rompu par la présence de la belle cigarière.
Matteo Carminati
Pianoforte et metteur en scène
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